Industrie musicale

Ce que vous ignorez sur le streaming musical !

TopMusic est une nouvelle application de streaming musical qui a pour objectif de transformer la manière dont on consomme de la musique en streaming sur plusieurs points :

  • permettre une meilleure rémunération des artistes et de la production à travers un modèle adapté : centré artiste et équitable.
  • proposer une autre direction face à la financiarisation croissante de l'industrie musicale, et la course effrénée aux streams qui affecte la profondeur des projets artistiques
  • le tout pour le catalogue spécifique des artistes chrétiens, permettant aussi de faire découvrir ce catalogue unique en son genre.

Cet article explique comment abonnements sont distribués sur les plateformes de streaming musical, et les disparités que cela occasionne.

« Avec les plates-formes musicales comme Spotify, Deezer ou Apple Music, les artistes déjà riches deviennent encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres et ceux qui étaient dans la moyenne ne s’en sortent plus » Suzanne Combo, déléguée générale de la Guilde des artistes de la musique (GAM).

L'industrie de la musique en streaming et les disparités de rémunération

Les plateformes de streaming musical proposent pour l'immense majorité deux modes d'écoute.

- Un mode d'écoute gratuit (Freemium) avec des fonctionnalités réduites, et généralement de la publicité;

- Un mode d'écoute payant (Premium) avec toutes les fonctionnalités, et sans publicité.

Pourtant, malgré l'immense diversité musicale offerte par ces plateformes (100 000 titres ajoutés chaque jour sur Spotify), les modèles d'abonnement actuels ne prennent pas en compte la singularité de l'usage de chaque utilisateur.

Chaque abonné paie le même montant, qu'il écoute 1 titre ou 7000 titres par mois, et n'a absolument aucun pouvoir sur la manière dont sera réparti son abonnement au-delà des écoutes générées.

Vous me direz : "Après tout, c'est le modèle même de l'abonnement qui veut ça, comme un abonnement à la salle de sport : certains paient leur abonnement et n'y vont jamais, alors que d'autres paient autant et y sont tous les matins."

Et c'est effectivement ici que tout s'éclaire. Dans le modèle actuel, les artistes sont gérés par les plateformes comme des équipements de salle de sport, en fonction de leur usure/usage.

Il est tout à fait normal de ne pas vouloir créer de relation spécifique avec des équipements de salle de sport, l'inverse serait quand même surprenant. Les machines les plus utilisées sont les plus souvent entretenues et remplacées. Mais les artistes ne sont pas des machines.

Il semble fondamental de pouvoir créer un lien entre les auditeurs, les fans et leurs artistes préférés.

C'est ce que permet TopMusic. Recréer le lien entre fan et artistes. TopMusic permet de sortir d'un modèle normalisé, déshumanisé, les artistes sont des créateurs, musiciens, dignes d'être considérés comme tels.

La répartition des abonnements : centrée marché vs centrée utilisateur

Vous l'aurez compris, c'est surtout le modèle de répartition des abonnements qui pose problème : car il favorise les artistes les plus populaires en concentrant la rémunération sur eux, au détriment des artistes moins connus ou écoutés.

La répartition des revenus provenant des abonnements Premium se fait généralement en trois parties :

1. Les plateformes retiennent environ 30% pour couvrir leurs frais de fonctionnement,

2. 15% sont destinés à payer les droits d'auteurs reversés aux sociétés d'auteurs telles que la SACEM,

3. les 55% restants sont reversés aux distributeurs et labels, et c'est ici que se cache LE point clé.

C'est un point assez technique mais dans lequel réside un des problèmes du streaming aujourd'hui. La rémunération du point 3. est faite de manière "centrée marché".

C'est technique mais pour comprendre assez concrètement, sachez qu'avec votre abonnement vous rémunérez des artistes que vous n'avez jamais écoutés !

Si un titre représente 1% des écoutes globales générées par tous les utilisateurs, les ayants droits de ce titre (les musiciens, la production...) percevront 1% des revenus du 3.

Mon abonnement musical rémunère des artistes que je n'ai pas écoutés

L'exemple de la salle de sport permet de saisir que la manière de répartir les abonnements sur les plateformes ne prend pas en compte l'usage individuel que chacun fait du service, mais uniquement l'usage global.

C'est l'implication majeure pour les abonnés d'un modèle centré marché.
À l'inverse d'un modèle centré utilisateur, ou centré artiste les abonnements rémunèrent des artistes qui ne sont pas forcément écoutés !

Le modèle centré marché

Prenons l'exemple d'une abonnée - Sarah - qui paie 10€/mois, mais qui écoute un artiste A 90 fois. Face à elle, un autre abonné - Jean - qui paie aussi 10€/mois mais écoute un Artiste B 10 fois.

Ils paient chacun 10€, mais ne génèrent pas du tout le même nombre d'écoutes chaque mois.
La répartition Global Centric - Centré marché - va diriger les abonnements des deux abonnés vers l'Artiste A, même si Jean ne l'a jamais écouté, au détriment de l'Artiste B.

Les schémas ci-dessous l'illustrent bien :

Modèle centré marché (Global centric en anglais)

Ainsi, un modèle centré marché va aspirer les abonnements de certains utilisateurs pour rémunérer les artistes qui génèrent les plus d'écoutes, sans prendre en compte les écoutes de chaque utilisateur pris indépendamment.

Modèle centré utilisateur

Dans le modèle centré utilisateur, chaque abonnement sera réparti uniquement vers les artistes écoutés effectivement par l'utilisateur, et non par tout le monde.

Avec l'exemple de Sarah et Jean dans un modèle centré utilisateur, les 10€/mois de Sarah rémunéreront uniquement l'artiste A, qu'elle l'écoute 10 fois ou 100 fois. Et les 10€ de Jean seront reversés uniquement à l'Artiste qu'il a écouté, à savoir l'artiste B.

Modèle centré utilisateur (User centric en anglais)

Les plateformes - et les labels qui leur ont confié contractuellement leur catalogue - ont choisi une rémunération orientée marché, qui simplifie grandement les méthodes de calcul, mais avantage les genres musicaux commerciaux face aux autres. Cette conclusion est démontrée dans le rapport du Centre National de la Musique.

L’étude réalisée par Aepo Artis en 2019 constate de cette manière que 90 % des artistes perçoivent moins de 1 000 euros par an grâce au streaming, et que seulement 1 % des artistes parviennent à gagner au moins un SMIC.

Ce modèle de rémunération encourage donc les artistes à produire de la musique la plus commerciale possible pour être à tout prix dans les Charts et espérer une meilleure rémunération, la musique perdrait dès lors toute vertu artistique pour devenir une simple marchandise standardisée et uniformisée.

Un nouveau souffle pour la musique

Des voix se lèvent pour changer les choses face à un modèle à bout de souffle, TopMusic n'est d'ailleurs pas seul : la plateforme Deezer notamment aimerait aussi proposer un nouveau modèle, mais n'a rien proposé à ce jour.

Pour mettre ce sujet en perspective, l'image ci-dessous est une capture d'écran d'un simulateur proposé par Deezer en 2022, qui explicite la répartition des abonnements (ici pour le mois de Juin 2022) :

Cet outil montre que 87% d'un abonnement Premium Deezer rémunère des artistes qui n'ont pas jamais été écoutés ! Et seulement 13% partent pour des artistes effectivement écoutés.

En 2022 Deezer permettait de connaître la distribution de son abonnement

Heureusement la lueur d’espoir d’une rémunération plus juste pour les artistes émerge avec le modèle centré utilisateur adopté en 2021 par Soundcloud (sans expliciter précisément les montants), ou centré artiste proposée par TopMusic.

Le modèle proposé par TopMusic est centré artiste, c'est à dire qu'il prend à la fois en compte les écoutes et les tips de chaque utilisateur, comme nous l'expliquons dans cet article.

Pour essayer et adopter TopMusic, c'est par ici !